OEuvre à la structure extrêmement originale, La Fête à Henriette, a la caractéristique de se construire sous nos yeux. Les deux personnages principaux sont scénaristes en pleine séance d’écriture, l’un pessimiste (Henri Crémieux), l’autre qui voit la vie en rose (Louis Seigner). À eux deux, ils imaginent la vie d’Henriette, jeune ingénue parisienne qui devient tour à tour meurtrière, assassinée, ou qui retrouve le grand amour, selon les pensées plus ou moins délirantes de ses deux auteurs. Belle et rayonnante de jeunesse, Dany Robin offre ses traits à Henriette, son plus beau rôle. Avec ses partenaires de jeu, Michel Roux et Michel Auclair, elle entraîne le spectateur dans une série
de péripéties et fait vaciller le film de la fantaisie à la noirceur, de la comédie romantique au polar inquiétant. Il s’agit sans aucun doute d’une des oeuvres les plus audacieuses de Julien Duvivier, dont la mise en scène résolument moderne est servie par les dialogues pétillants d’Henri Jeanson.